Publié par : Mehdi | août 3, 2008

Instant classic

On ne sait pas toujours l’expliquer mais certains couplets captent immédiatement votre attention. Je ne sais pas si c’est un topic de l’abcdr ou simplement le rangement que j’essayais de faire récemment dans mes disques qui m’a poussé à réfléchir là-dessus, mais j’ai eu envie de mettre en relief deux couplets qui m’ont cassé la gueule, ces moments où le rappeur frappe exactement là où ça fait mal, qu’il te balance dans les cordes, prend même le temps de t’asseoir sur le côté avant de te demander si t’en as eu assez.

Je l’ai déjà dis, je me suis intéressé au rap assez tardivement. Malgré tout, je suis arrivé assez tôt pour connaître une époque qui semble, aujourd’hui, bien lointaine. Oui, un jour, je pourrai dire à mon hypothétique progéniture qu’il fut un temps où Eminem était terrifiant à chacune de ses apparitions, qu’il avait pris la bonne habitude de se surpasser à chaque nouveau couplet, qu’un featuring était, pour lui, l’occasion de montrer l’écart qui pouvait exister entre lui et les autres. Et parfois, les autres étaient pourtant de sacrés rappeurs. Bref, Eminem, sur la période 2000-2004, paraissait franchement intouchable.
C’était également l’époque où Aftermath envahissait le marché avec des disques de très bonne facture. Eminem et 50 Cent bien sûr, le premier album du G-Unit, celui de Lloyd Banks, le trop sous-estimé deuxième album de D12 et donc le premier album solo d’Obie Trice, recrue en provenance, comme Slim Shady, de Detroit. « Obie Trice, real name no gimmicks », au début de ‘Without me’, c’était à peu près la seule chose dont on se souvenait d’Obie Trice avant la sortie du premier LP. Non content d’assurer la grande majorité des productions, Eminem se fait également remarquer par diverses apparitions microphoniques sur l’excellent ‘Lady’, ‘Outro’ (où comment faire un ‘When the music stops part II’) et sur ‘Shit hits the fans’ et ‘Hands on you’ le temps d’un refrain. Mais sa prestation la plus notable se produit sur la piste 10 de l’album.
‘We all die one day’ était un titre qui avait pas mal tourné avant la sortie de l’album sans que je n’y fasse réellement attention. Peut être que je n’avais pas pris la peine d’écouter le morceau jusqu’à l’apparition d’Eminem. Plus j’écoute ce morceau et plus je me dis que ce qu’a fait Eminem n’est pas bien du tout. Obie, Banks et 50 ont beau livré des prestations correctes, Eminem semble à des années lumières d’eux, sans donner l’impression de forcer. Je me demande même si le fait qu’ Eminem laisse 50 cent conclure le morceau n’est pas en réalité un piège qu’il lui a tendu histoire de bien souligner qu’ils ne sont pas tout à fait du même monde.

« This is no joke, I don’t smoke
But I toke enough second hand to make my fuckin « P.O. » choke
I’m an OG; you fuckin with a GI Joe
Bia Bia, mia meo a Vida loc
I’m a psycho, Mariah aint got shit on me
When I retire I’ll be spitting baby food on people »
A ce moment précis, on a l’impression d’être pris dans un rouleau compresseur. Eminem déroule, plus moyen de faire machine arrière.

Eminem et les autres – We all die one day

Pour ceux qui n’auraient pas écouté ce premier album d’Obie Trice et qui auraient commencé à l’envers en s’intéressant d’abord à « Second round’s on me », sachez que « Cheers » était bien meilleur. Pas grand-chose à jeter, quelques moments d’anthologie, une des meilleures prod d’Eminem et la présence de Dre et Timbo sur le même album. Ca vaut vraiment le coup d’oreille.

Putain de pochette

Le rap américain regorge vraiment de talents, c’est assez incroyable. Chino Xl, voilà un type ultra-doué, capable de rapper aux côtés de Kool G Rap sans frissonner ou d’éclipser une flopée de légendes du rap le temps d’un morceau qui a fait date.
Et pourtant, à l’instar d’un Twista ou d’un Method Man (blasphême : « Tical », à quelques exceptions près, m’a toujours ennuyé), il n’a jamais complètement convaincu en solo et sur un long format.
Chino Xl fait partie de la même famille de rappeurs qu’Eminem. Les écouter rapper revient à se rendre au pied d’une montagne et à hurler un bon coup en attendant l’avalanche. Quand une punchline arrive de la gauche, un changement de flow provient de la droite. Et ça rappe, ça rappe, écorchant au passage des célébrités, qu’elles soient en perte de vitesse ou en haut de l’affiche.
‘Nunca’ c’est exactement ça. 2 putain de couplets. Je me souviens que pendant mes révisions du bac, ça a dû être le morceau qui a le plus tourné dans ma chaîne hi-fi. Je ne sais pas vraiment pourquoi ceci dit.

« I spit like Ming the merciless, blissless bliss high risk piss
clench fist, the massicistic sadistic from every verse on this
Behold my serpents hair like purseus ill impossibly,
larceny, broken velocity through lightning speed viscosity
My philosophy, speak animosity keep shit in a bag like a colostomy
I’m pro you’re junior varsity
If Twelve Angry Viewers on MTV
diss my shit I’ll hunt down and kill ’em all individually »

Chino XL – Nunca


Réponses

  1. Putain, j’étais persuadé que t’étais un type bien… J’comprends pas comment j’ai pu me tromper de la sorte sur ton compte. Merde, TICAL !!! Je suis choqué là.

  2. Je sais que je mérite le bûcher pour ça. Le pire c’est que j’ai presque préféré un disque comme le « Resident Patient » d’INS que le premier Meth. Mais – allez 2 blasphêmes pour le prix d’un- j’avoue ne pas être un fan absolu de RZA…

    Je sais comment me racheter : je vais aller m’endormir en écoutant ‘Drame’ d’Erykah.


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